Catégories
news prevention

Harcèlement scolaire : et si on en parlait ?

Harcèlement scolaire : et si on en parlait ?

Au cours de ces dernières années, le harcèlement scolaire ne cesse d’augmenter. Pour autant, en parler reste souvent difficile pour les victimes.
Cet article a pour vocation d’expliquer :

  • ce qu’est le harcèlement scolaire ;
  • surtout d’en repérer les conséquences et les risques afin d’aider les jeunes, les familles, les enseignants et les professionnels de santé à mieux l’appréhender.

Qu’est ce que le harcèlement ?

Selon le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et du sport, le harcèlement scolaire se définit comme : « une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école : elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Lorsqu’un enfant ou un adolescent est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, on parle donc de harcèlement ».

Source : « le harcèlement scolaire, c’est quoi ? » Extrait du magazine 1jour1actu N°90. 2015

Le harcèlement scolaire touche aujourd’hui en France 1 enfant sur 10. Il peut s’agir d’insultes, de vol, de surnoms méchants, de bousculades, de mise à l’écart…
La montée en puissance des réseaux sociaux modifie les modes de harcèlement scolaire faisant apparaître, notamment, le cyberharcèlement. De ce fait, le harcèlement se poursuit au-delà de la cour de récréation pour certains jeunes. Le #Anti2010 en est le parfait exemple.

Selon Nicole Catheline (2020) dans son article « Prévenir le harcèlement en milieux scolaire, un enjeu de santé mentale » les conséquences du cyberharcèlement « sont globalement identiques sur le fond, mais infiniment plus rapides dans leurs manifestations et parfois plus radicalement délétères ».
Les enfants victimes de harcèlement n’osent parfois pas en parler dans la mesure où ils peuvent éprouver une honte qui les amène à se replier sur eux. Certains pensent même être responsables de ce qu’il leur arrive. Ce qui ne les incite pas, de fait, à parler.
Alors comment aider un jeune qui ne parvient pas à exprimer son statut de victime ?

Risque du harcèlement scolaire

Un certain nombre de conséquences au harcèlement apparaît dans la littérature comme pouvant être des indicateurs dans son dépistage.
Tout d’abord, on peut observer une altération des fonctions cognitives en termes de mémoire, d’acquisition et de concentration. Par exemple, un enfant jusque là « bon élève » ou sans problème apparent, peut se révéler avoir des difficultés alors que rien ne semble avoir changé.

  • On observe aussi une perte de l’estime de soi et de confiance en soi avec des jeunes pouvant se dévaloriser davantage.
  • Un absentéisme peut également se développer, de la même manière qu’un désinvestissement scolaire et une baisse des résultats, allant parfois jusqu’à une déscolarisation partielle ou totale. Des phobies scolaires et sociales peuvent alors apparaître.
  • Sur un plan somatique, des maux de ventre, de tête, des vomissements, des insomnies, des troubles alimentaires peuvent être des signaux alertant la famille et le corps enseignant et/ou médical.

Le harcèlement scolaire, s’il n’est pas repéré et accompagné, peut avoir d’importantes incidences sur le jeune où l’on estime qu’un adolescent harcelé à l’école, à quatre fois plus de risques d’avoir des idées suicidaires qu’un autre jeune (Dan Olweus, 1999). Un état dépressif peut également être repéré à l’âge adulte ainsi qu’une tendance à la consommation de drogue et d’alcool plus élevée des suites du harcèlement scolaire.
Mais alors, que faire lorsque l’un de nos proches, élèves ou patients, est victime de harcèlement scolaire ?

Que faire ?

Face au harcèlement scolaire, un certain nombre de campagne de prévention et de sensibilisation voit le jour comme celle intitulée « Non au harcèlement » : www.nonauharcelement.education.gouv.fr ; au même titre que des associations, des forums, des articles en sciences humaines, faisant de ce sujet une actualité.

Le 5 novembre, c’est la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire

La campagne de 2017 de prévention contre le harcèlement scolaire prône le slogan :

« Le harcèlement, pour l’arrêter, il faut en parler »

Accompagner les jeunes enfants ou adolescents, qu’ils soient victimes, témoins ou auteurs de harcèlement, à parler est primordial.
Pour cela, il existe des numéros verts pour aider les victimes, les familles et les professionnels.

En parler, aux enseignants et/ou aux professionnels de santé en qui l’on a confiance est également essentiel et déterminant dans la prise en charge. Parce qu’une fois dénoncé, les jeunes enfants ou adolescents doivent être accompagnés. La parole une fois déliée doit amener une considération du mal être vécu par les victimes mais aussi des agresseurs.
Par ailleurs, des sites Internet proposent d’importantes ressources diverses et variées pour accompagner et faciliter l’expression du harcèlement.

Ne pas rester seul face au harcèlement scolaire est important. Si vous êtes victimes, témoins ou auteurs parlez en.
Les professionnels de la maison de santé sont aussi là pour recueillir vos témoignages.

Autrice : Marie Lamarque, psychologue.

Sources :